Notre vie commune est faite de centaines d’actes quotidiens dont nous avons le sentiment d’être les auteurs et les responsables. Bien peu de ces actes engagent d’intenses réflexions, des conflits moraux torturants, des vérifications méticuleuses, des précautions extrêmes, ou des conséquences gravissimes. Parfois pourtant, ces actes d’une grande banalité deviennent pour certaines personnes la source de grandes souffrances. Si par exemple elles jettent une poubelle, ce n’est pas sans en avoir vérifié le contenu 10 fois, et jusqu’après que le sac ait été jeté dans la benne à ordures. Parfois, cela prend tant de temps que les poubelles s’accumulent dans une pièce du logement. Étrangement, ce ne sont pas là des choses qu’elles choisissent vraiment de faire ; elles ont plutôt le sentiment de ne pas pouvoir ne pas les faire. Plus étrange encore, elles n’y sont pas contraintes par quelque délire qui altérerait leur jugement ou leur sens de la réalité. Elles ont parfaitement conscience de l’absurdité et du caractère excessif et pathogène de leurs comportements. Pour autant, il persiste. Comment comprendre ces phénomènes, que la psychiatrie contemporaine désigne sous le nom de “Troubles Obsessionnels-Compulsifs” ? D’où viennent-ils ? Comment peut-on éviter qu’ils surviennent ? Lorsqu’ils sont présents, comment y mettre un terme ?