Qu’elle est donc jeune, belle et enjouée l’archiduchesse d’Autriche, Maria-Antonia de Habsbourg-Lorraine, qui arrive à Versailles en 1770 épouser Louis-Auguste, duc de Berry, dauphin de France et devenir, au décès de Louis XV en 1774, reine de la plus brillante monarchie d’Europe ! Ravie d’échapper aux pesanteurs de Vienne et au regard soupçonneux de sa mère, l’impératrice Marie- Thérèse, la jeune fille ensorcelle la cour de Versailles. Amoureuse de la mode, coquette autant que séductrice, passionnée par les arts et les jeux, elle fascine par son élégance et son audace, qui fait jaser autant que ses coiffures sont hautes ! Au XVIIIe siècle naît un “style Versailles”, qui est un style Marie-Antoinette aux yeux de toute l’Europe. Pourtant, elle n’oublie pas de jouer son rôle de reine, se rend dans les hôpitaux auprès des pauvres – et va même jusqu’à adopter et soigner l’éducation de plusieurs d’entre eux. Son goût pour les bijoux a crédibilisé le piège organisé par une aventurière au nom de l’un de ses soupirants, le cardinal de Rohan et, lorsque le scandale de l’affaire dite du « collier de la reine » éclate, elle trouve refuge dans son cher petit Trianon, ouvert aux seuls intimes, met des rubans au cou de moutons bien propres venus de la Bergerie royale de Rambouillet, lit Rousseau et joue du Beaumarchais au théâtre sans se soucier des remontrances de son royal mari ni mesurer la puissance des critiques formulées dans ces œuvres. Chassée de Versailles en octobre 1789, elle
devient grave aux Tuileries, tente d’arrêter le cours de l’Histoire en aidant la contre-révolution avant d’être recluse au Temple et guillotinée le 16 octobre 1793.