Diverses interrogations se profilent dans notre situation contemporaine sur rien moins que le sens même de la vie. Les cancers, les 93 millions de personnes atteintes dans le monde par la maladie d'Alzheimer, le retour des maladies infectieuses en lien avec les phénomènes de résistance, enfin le développement de recherches biomédicales visant le rajeunissement voire l'immortalité suggèrent qu'en dépit d'un contexte assez sombre, associé à la nécessaire critique du mode de vie contemporain, le vieillissement ne serait pas une fatalité.
Il convient en un premier temps d'interroger à ce propos les philosophes et les scientifiques, afin de préciser où se situent les problèmes dans un monde traversé par des compétitions de toute nature.
À cet effet, conjuguer aujourd'hui les efforts de biologistes et philosophes venant de part et d'autre du Rhin consiste à remettre sur le métier un dialogue entre l'Allemagne et la France dont l'histoire des sciences, des arts et des idées témoigne qu'il n'est pas tout à fait sans ressource. Le pari étant que les divergences enrichissent la réflexion.
Tel est l'objet des rencontres organisées à Paris par Laurent Cherlonneix, philosophe et lecteur de la Biologie, avec la participation de hauts représentants en provenance notamment de l'université de Heidelberg, Francfort et Berlin ainsi que de l'École Normale Supérieure à Paris et de l'Inserm de Lyon.
Il s'agit donc de faire le point sur la portée philosophique de certaines des grandes avancées de la Biologie, telle que la découverte de « la mort cellulaire programmée » et, plus généralement, sur le concept même qu'il conviendrait d'attacher de nos jours à la valeur de la connaissance.
[extraits de la Préface de François Gros]